Le Flux Instinctif libre (FIL) est parvenu à moi comme une évolution naturelle de mon parcours de Femme Libre at Autonome complètement immergée dans le monde de la « confiance en l’intelligence corporelle » dans laquelle m’a élevé le Yoga.
Entre 2012 et 2013, j’ai appris par les réseaux sociaux qu’aux Etas Unis il existait une pratique écologique, économique et libératrice connue comme « the free flow instinct » qui consistait à se passer définitivement des couches protectrices et même de la coupelle menstruelle lors des saignements des règles. Immédiatement, j’ai cru que cela devait être possible. J’ai senti que mon corps était heureux d’apprendre une telle nouvelle. J’ai reconnu la même sensation que j’avais senti quand j’avais entendu parler de la Moon Cup pour la première fois en 2007.
Je me suis donc lancée dans l’ « essai » de cette pratique qu’au départ s’est révélée fort inconfortable, voire décevante. En effet, pour se donner le plus de chances de bien apprendre la méthode, il est conseillé de ne rien mettre pour se protéger et de faire totalement confiance au fait que le développement du dialogue intérieur entre notre corps et nous-mêmes va résoudre l’affaire.
Bien qu’à mes yeux c’était clairement une nouvelle étape dans ma trajectoire d’émancipation et d’autonomie, le fait de ne pas y avoir réussi de suite avait laissé émerger les premières résistances. A chaque nouveau cycle j’avais une nouvelle excuse pour « procrastiner » l’apprentissage : une fois je n’étais pas tout le temps chez moi ; une autre fois je n’avais pas le temps d’apprendre à « contrôler » cela …pour en citer quelques-unes. Bref, encore des résistances d’intégration et d’acceptation totale d’être une Femme !
Il fallait se rendre compte que : « vouloir enlever définitivement les couches » est un acte libérateur en vue de sa prise d’autonomie et de sa maturation à la portée symbolique extrêmement puissante. Cela valait donc la peine de prendre mon temps pour bien me sentir à l’aise et confiante pour entraîner dans ce but mon périnée, ce sphincter exceptionnel !
Je devais apprendre à gérer le flux de mes menstruations exactement de la même manière que j’avais appris à gérer les stimuli de mon pipi et de mon caca. La classe totale !!!
Mon rapport à mon corps s’en est vu profondément enrichi et attention : purifié ! J’ai pu commencer à vivre facilement avec l’éventualité de tacher mes culottes ou mes pantalons, ou même de laisser couler le sang entre mes cuisses si je portais une jolie mini-jupe l’été. Je devais passer par là, cela faisait partie du prix à payer pour mon autonomisation.
Je me suis rendue compte que la quantité de flux diminuait radicalement, comme j’avais lu dans l’article de Lena Abi Chaker. Mes compétences en gestion naturelle de la fertilité m’ont accompagné pour contacter poétiquement la subtile noblesse de l’endomètre – ce que l’on expulse effectivement pendant la période des règles.
Empiriquement, j’ose déclarer que le sang des menstruations ne va jamais couler librement comme si l’on avait laissé un robinet ouvert. Au même titre, les contractions de l’utérus qui enclenchent son expulsion sont structurées et demeurent précises quand on les accompagne et on arrête de les subir. De la même manière que l’on se prépare à l’accouchement orgasmique !
Plus précisément, j’ai appris à reconnaître et à gérer la portance de ma cavité vaginale qui se transforme en une véritable poche imperméable quand elle récolte le sang expulsé suite aux contractions de l’utérus. Les muscles du périnée gardent l’orifice vulvaire bien serré de la même manière que l’urètre fait son job avant le relâchement des urines, ou l’anus avant la libération des selles.
Au début de l’apprentissage, les premiers deux jours sont souvent les plus intenses et exigent une fréquence des toilettes un peu plus soutenue. J’ai constaté que le fait de bien boire pendant toute la journée favorise nettement la prise de contact avec ce processus car la vessie, stimulée et régulièrement remplie, aide à mieux suivre et comprendre le stade de l’expulsion.
Pour mes rituels – bien que le FIL fasse aujourd’hui partie intégrante de ma vie active – suivant les lunaisons, je récolte mon sang soit le premier ou le deuxième jour. C’est du sang précieux, c’est le sang du nid, c’est « le nid en lui-même qu’on expulse à chaque cycle » (l’endomètre étant la partie de l’utérus qui accueille le fœtus et qui produit le placenta).
Des études modernes commencent à investiguer sur la présence des cellules souches dans les menstruations. Les plantes raffolent de recevoir cet engrais.
Le corps a sa procédure, claire nette et précise. S’il avait eu besoin de constituer une vessie qui garde le sang des règles, tout comme la moon cup, ne pensez-vous que le corps, dans son évolution, l’aurait créé ?
Notamment, dans le yoga, les mouvement de ces flux, de ces énergies sont appelés : les vayus, ou – les courants praniques ou énergétiques (= Vayu, le Dieu du Vent pour les Indous). Les menstruations sont possibles grâce à la présence et au fonctionnement des courants d’excrétion, en sanskrit « Apana vayu ».
Quand la femme est recentrée et présente à elle-même, elle a accès à son Flux Libre Instinctif … de Vie ! Elle arrête de subir l’impact de ces courants qui la traverse pour enfin les accompagner et s’accompagner en toute conscience, amour et bienveillance.
Namaste !